Mémoire présenté au BAPE
sur le projet de modernisation de la rue Notre-Dame

Pour un concept d'aménagement urbain du quartier Hochelaga-Maisonneuve
Sortir Hochelaga-Maisonneuve de son enclave

Survol des principales orientations

Le plan d’infrastructures routières de la Métropole a été présenté sectoriellement aux résidents de chacun des quartiers de l’est de Montréal: Centre-Sud, Hochelaga-Maisonneuve et Mercier par le Ministère des Transports du Québec. Il s’agit d’entériner le prolongement de l’autoroute Ville-Marie. Une route à huit voies est effectivement une autoroute si on y prévoit des bretelles de raccordements; à quatre voies, on peut parler d’une rue urbaine intégrée à la vie urbaine tout comme les autres rues principales de Montréal.

Les quartiers concernés par cet aménagement ont actuellement des problématiques très différentes et spécifiques. Le développement économique de Montréal s’est sectorisé:
Le Centre-ville est un Centre International des Affaires: il s’étend jusqu’à la rue Delormier,
Le secteur est allant de Delormier à Viau prend une vocation mixte. Elle conserve sa vocation industrielle tout en développant et en favorisant celles des loisirs, des sports, de l’éducation populaire et du commerce de gros et de détail.
Le secteur ouest de Mercier jusqu’à la 25 a les mêmes contraintes que les précédents en ce qui concerne l’enclavement des résidents.

Les citoyens ont pris progressivement conscience des enjeux que représentaient un tel plan. Déplacés par des expropriations le long de la rue Notre-Dame, ils aspirent à revitaliser leurs quartiers pour:
conserver un patrimoine industriel unique, culturel et institutionnel; en l’ouvrant au public et en l’intégrant au circuit touristique montréalais et régional,
exploiter la proximité du fleuve,
rénover et agrandir leur parc de logements en restructurant les îlots jusqu’à la rue Notre-Dame et en conservant leur typologie pour l’intégrer au bâti contemporain,
recycler les bâtiments industriels et leur affecter une nouvelle vocation (le passé industriel de l’est doit être exploité pour revitaliser le développement socio-économique),
redéfinir la vocation des voies de circulation est-ouest et nord-sud,
aménager l’accès et le développement du transport en commun,
proposer un aménagement paysager qui favorise une appropriation visuelle du fleuve.

Le développement économique de l’est passe par le développement d’activités propres au secteur qui conservera sa population qui tendra vers un enrichissement de son environnement. Mais avant de l’enrichir, on doit comprendre les besoins de la population des quartiers affectés.

Les consultations publiques peuvent être pro-actives en plus de s’adresser à toute la population des quartiers et de la ville. Tout en permettant aux citoyens et aux groupes d’exprimer leurs besoins en terme de qualité de vie, elles permettent, entre autre, de développer un sentiment d’appartenance. Elles ont été absentes à toutes les étapes du processus d’élaboration de ce plan.
Un plan d’aménagement urbain est une projection de l’intégration du plan global de transport aux réalités des quartiers et doit traduire leur développement socio-économique tout en réduisant ou annulant les impacts nuisibles tels que le bruit, la pollution atmosphérique et des terrains et en proposant des solutions qui traduisent la vitalité de leur quartier.

L’alternative du tunnel en prolongement de l’autoroute Ville-Marie (720), tout autant que celle d’un démantèlement de ces infrastructures en béton nous donne l’opportunité de projeter, valoriser, conserver et de créer un réseau d’espaces vert relié à la circulation piétonnière, aux pistes cyclables et au transport en commun. Il nous permet de concevoir, au carrefour de ces réseaux, des lieux d’échanges, d’observations et d’activités diverses.

Donc, les coûts des interventions retenues doivent être mesurés en plus que le coût du béton seulement. Ils doivent inclure tous les coûts incluant les coûts sociaux et coûts rattachés à la qualité de vie du quartier affecté. Aussi, des estimations pertinentes devraient être calculées pour chaque option avancée et non des coûts basés sur des perceptions de comparaisons erronées ni des rumeurs non supportables.

Le quartier Hochelaga-Maisonneuve
L’enclave créée au sud, à l’est et à l’ouest par le port, la gare de triage et la zone industrielle est d’ordre physique.
Les artères est-ouest sont importantes dans la mesure ou elles créent des liens de passage et doivent être traitées comme tel.
Celles, nord-sud, donnent accès aux activités portuaires. En alternance, d’autres peuvent de façon ponctuelle et spécifique, donner accès au fleuve. (Voir carte de l’enclave et du réseau vert)
Carte de l’enclave
Carte du réseau vert

Les voies de circulation
1. Les artères est-ouest
La rue Notre Dame garde son statut de boulevard urbain ou d’artère principale libérant la zone d’emprise projetée (zone expropriée) pour un aménagement urbain intégré à celui du quartier.
Dans la zone expropriée, on favorise le développement résidentiel et de commerce de gros et de détail.
La rue Sainte-Catherine s’intègre au concept d’aménagement de la rue Notre-Dame. À cause de sa vocation commerciale, il est possible d’incorporer un système de transport léger sur rail (SLR) pour faciliter le déplacement des personnes ainsi que d’étudier le tracé de la piste cyclable Est-Ouest insérant le circuit patrimonial du quartier
>La rue Ontario doit favoriser le développement des commerces de détail; en améliorant l’aménagement du site du marché, auquel la rue Ontario a un accès direct, et en développant le programme particulier d’urbanisme du quartier Maisonneuve de la ville de Montréal.
La création d’un pôle fort au carrefour d’Ontario et Nicolet est recommandée pour favoriser une voie piétonnière entre ces deux pôles. Cela pourrait bien s’intégrer à un système de transport léger sur rail (SLR) en facilitant le déplacement des personnes.
2. Les rues nord-sud
À partir des sorties de Métro (ligne Honoré Beaugrand), en tenant compte du développement proposé des deux pôles commerciaux sur la rue Ontario, l'objectif serait d'étudier deux promenades nord-sud; l 'une intégrant une piste cyclable qui rejoindrait celle qui est à vocation régionale est-ouest et l'autre rejoignant les parcs Dézéry, Morgan et Champêtre.

Le patrimoine architectural

Les réseaux vert et patrimonial (résidentiel, institutionnel et industriel) du quartier doivent être inter-reliés.
L’affectation de nouveaux usages aux bâtiments à vocation patrimoniale doit être étudiée au risque de perdre une partie de notre histoire et de notre identité.

Le milieu communautaire et éducatif
Le pôle projeté sur la rue Ontario, à partir duquel on crée un axe nord-sud, relie le CEGEP Maisonneuve au nord et les équipements communautaires du quartier au sud.

Le milieu résidentiel
Il est nécessaire de définir les limites de hauteur et de densité des secteurs d’habitation en fonction de critères de design pour protéger les principaux points de vue (vue sur le port et sur le fleuve).
On recommande la construction de duplex et triplex isolés, jumelés ou contigus et on prolonge la trame urbaine jusqu’à la rue Notre-Dame. On reconstruit une trame d’îlots le long de la rue.
On privilégie le développement du parc locatif et l’achat de logements (première propriété).

Les équipements industriels
On favorise les re localisation des industries lourdes dans le parc industriel.
On recommande de développement contrôlé d’industries de distribution non polluantes (entreposage fermé et superficie maximale réglementée).
On établit un partenariat avec le milieu industriel pour le développement du réseau vert du quartier.

L’accès au fleuve

Les quartiers limitrophes : le Centre-Sud
Le secteur du Centre-Sud, jusqu’à la rue Papineau épouse la problématique du centre-ville alors que celui allant de la rue DeLormier à la rue Frontenac rejoint en partie celle d’Hochelaga.
Cependant l’accès au fleuve est possible grâce à l’aménagement du Parc Bellerive dans lequel il est prévu l’installation de gradins mobiles lors des feux d’artifices et d’événements internationaux.
Ce parc doit être relié au réseau d’espaces verts du quartier Hochelaga Maisonneuve ce qui permettrait un accès direct au fleuve pour les résidents de ce quartier.

Le musée ferroviaire

Dans le prolongement de la rue Viau, toujours dans le cadre d’un partenariat avec les gestionnaires du Port, il serait possible de mettre en valeur le patrimoine ferroviaire et d’envisager un accès au port ainsi qu'une promenade ferroviaire le long du fleuve jusqu’au parc Bellerive.