Annexe Questionnement sur le projet de la Modernisation
de la rue Notre-Dame 1- Pourquoi le projet de Modernisation
de la Rue Notre-Dame ne peut être appelé projet autoroutier dans tous les sens
du mot ?
Définition Autoroute: Route dont les
accès sont spécialement aménagées, et qui,
uniquement conçue pour la circulation à grande vitesse automobiles
et camions, ne croise à niveau aucune autre voie.
(Selon le petit Larousse)
Comment ce projet ne concorde-t-il pas à
cette définition?
.1 |
Est-ce parce
que les voies sont moins larges que la normale?
(3,5 mètres au lieu de 3,7 mètres comme sur la Métropolitaine!!) |
.2 |
Est-ce à
cause du nombre excessif de bretelles de raccordements? (Comparée à la Métropolitaine
sur la même tranche - entre Amherst/Christophe-Colombe et Dickson/Lacordaire -
en direction est, il y a 9 bretelles de raccordement sur la Notre-Dame et, en direction
ouest, il y a 10 bretelles, tandis que sur la Metropolitaine, il y en a 8 dans les deux
sens.) |
.3 |
La longueur
d'entrecroisement entre les entrées et les sorties? (Normalement, sur une autoroute, il y a une
distance minimale d'au moins un kilomètre entre une entrée et une sortie.)
*Sur les voies rapides il y a trois endroits où cette distance
est inférieure à cette norme et une endroit de conflit particulièrement
dangereuse sur la voie de service. |
.4 |
La
visibilité aux entrées et aux sorties? (Normalement, sur une autoroute, la visibilité
continue est essentiel, surtout aux entrées et aux sorties. En effet, il est
souhaitable d'éviter ces activités en tunnel a cause de l'aveuglement
ponctuel créé en entrant dans ces endroits noirs) *Sur
les voies rapides il y à trois sorties et deux convergences de voies en tunnel.
Donc, pour augmenter la sécurité aux entrées des tunnels, doit-on
rajouter des paralumes et à quel coût ? |
Est-ce pour ces raisons que cette route devient
une voie rapide comme la Métropolitaine plutôt qu'une Autoroute
? |
Enfin,
en se basant sur la liste de points noirs énumérés ci-haut, ce projet
de modernisation ne semble pas être des plus sécuritaires !
2 - Les mythes du débit de la circulation
Depuis le début de l'exercice le MTQ et ses spécialistes
projettent et simulent des chiffres et des statistiques de prévision
pour l'achalandage envisagé sur cette nouvelle infrastructure.
Regardons ces prévisions en les comparant à une infrastructure semblable dans
l'ouest de l'Île de Montréal.
Enfin prenons l'exemple de l'autoroute Décarie à la hauteur de la rue Plamondon
dans Côte des Neiges et comparons celle-ci à la voie rapide Notre-Dame à
la hauteur du tunnel Morgan dans Maisonneuve, les deux étant à distance égale
du centre-ville et desservant des besoins et des bassins de population semblables.
.1 |
Le 4 juillet 1967, le débit
de circulation enregistré sur l'autoroute Décarie (temporairement à
4 voies pour l'Expo 67') était de 104 000 véhicules. |
.2 |
En 1975 le débit journalier
sur cette autoroute est 130 000 véhicules par jour. Un grand débordement
fut enregistré sur les rues avoisinantes qui à nécessité
la mise en place de l'autoroute 13 afin de soulager un peu cette pression. |
.3 |
Après quelques années
de relâche, du à la présence de l'A-13, l'achalandage fut diminué,
mais en 1985 ce débit fut remonté à 140,000 v.p.j. pour atteindre
160 000 v.p.j. en 1987. |
Donc après 8 ans d'exploitation
de la voie rapide Notre-Dame, faut-il prévoir une autre infrastructure
majeure, tel le pont vers la Rive-Sud pour encore soulager la Notre-Dame?
Enfin, n'y existe-il pas des centaines d'études démontrant
que l'arrivée de nouvelles autoroutes induisent plus de circulation
dans un secteur visé contre l'amélioration anticipée?
De plus, pourquoi la théorie d'amélioration de fluidité
pour diminuer la congestion ne marche-t-elle pas dans les cas des autoroutes
Métropolitaine et Décarie ainsi que toutes autres autoroutes
urbaines? |
3
- On doit questionner l'impact du bruit de ce projet
La voie rapide est en dépression avec murs de soutènement
en béton, semblable à l'autoroute Décarie. Les murs
sont légèrement en angle vers l'extérieur qui pourrait
accentuer l'amplification du bruit.
Quels sont les niveaux de bruits prévus?
Doit on prévoir d'autres palliatifs et à quel coût?
4 - Les inconvénients pendant la construction
Le projet est séparé en 5 phases sur une période de quatre (4) ans.
.1 |
Pendant combien de temps doit
on vivre les inconforts de poussière et de bruit de construction? |
.2 |
Comment le trafic sera dévié
pendant les cinq phases de construction? |
5 - La permanence d'enclave causée par la
présence de voie rapides en milieu urbain et les enclaves imposées
dans les quartiers À cause de la permanence induite par la présence d'une autoroute ou voie
rapide, il est difficile de continuer l'évolution d'un secteur à proximité
qui lui-même se voit changer de vocation.
À titre d'exemples, l'échangeur Turcot
qui est juchée à 30 mètres au dessus du quartier
Saint Henri pour accommoder le passage de navires dans la canal Lachine
en 1966. Ce canal, fermé deux ans plus tard n'a pas permis l'ajustement
de la hauteur de l'infrastructure!
De ce fait, la présence d'une voie rapide, dans les quartiers affectées,
telle que présentée ne permettrait pas de modifier l'accès
au port par chemin de fer ni d'enlever les va et vient des trains devant
le Centre-Sud.
À cause des coupures de rues causées par la ruée
de palliatifs recherchés pour éviter le débordement
du trafic dans les rues de quartier, certains secteurs se trouvent maintenant
complètement isolés.
.1 |
En effet, la partie Est de Maisonneuve
est complètement privée d'accès à la
rue Notre-Dame direction Est. De plus, le viaduc du CN devra être
remplacé pour accommoder au moins six voies de passage, considérant
les configurations de rues de part et d'autre du viaduc. |
.2 |
Il n'y a plus de lien local sur la rue Notre-Dame entre
le Centre-Sud et Hochelaga. |
|
6-
L'estimation des coûts
Nous ne questionnons pas la mise en forme du projet, mais plutôt
la méthode d'évaluation du coût
réel pour l'intégration d'une telle infrastructure en milieu
urbain.
Basée sur des expériences internationales, nous croyons
avec certitude que la facture d'une telle commande serait plus près
du Milliard de dollars au lieu du 263$ millions annoncé par le
MTQ.
.1 |
Dans un dépliant d'information
publié par le MTQ en décembre 1999, un chiffre de
1/2 milliard de dollars est cité pour la construction de
tunnels ventilés. Il en suit que le coût unitaire de
tunnels non ventilés serait de l'ordre 300 millions de dollars
le kilomètre. Donc, considérant 5 tunnels de 200 mètres
chacun, le coût des tunnels pour les parcs serait de l'ordre
de 300$ millions à eux seul. |
.2 |
À cause des nombreux ouvrages
d'arts particuliers ainsi que les kilomètres de murs de soutènement
requis incluant les autres interventions citées ci-dessous,
les 6 kilomètres restants pourraient bien se chiffrer à
100$ millions le kilomètre pour un total de 600$ millions. |
.3 |
Aussi d'autres mesures palliatives
énumérées dans les articles précédents
pourraient ajouter au delà d'une autre centaine de millions
de dollars. |
Nous demandons donc que le BAPE commande
une évaluation des coûts indépendants du projet car
cette évaluation, à elle seule, pourrait bien jeter une
nouvelle vision sur la nécessité de ce projet.
Voici une liste partielle des interventions
structurales d'envergure très complexes
à être prise en considération dans cette évaluation:
.1 |
Il y a un nombre excessif de structures
(viaducs, entrées de tunnel) qui sont placés obliquement
au dessus des voies rapides. |
.2 |
Tous les tunnels supportant les parcs
doivent être conçus à supporter des charges
vives et mortes de grande importance, surtout si on y prévoit
des plantations importantes. À titre d'exemple,
on peut se référer au tunnel Notre-Dame sur l'autoroute
Décarie pour comprendre les profondeurs requises pour supporter
les charges et la plantation envisagées. |
.3 |
Plusieurs viaducs et entrées
de tunnels sont indiqués ayant les bords en forme de demi-rond,
chose courante indiquée sur tous nouveaux projets de cette
nature pour mieux vendre le concept. Combien de ces demi-ronds ont
été réalisés en réalité? |
.4 |
La voie rapide qui se trouve en tranchée
requiert des murs de soutènement de grande hauteur sur sa
quasi longueur de la Rue Amherst à la rue de l'Assomption.
Cette exigence doit certainement être plus onéreuse
que l'option en surface!! |
.5 |
Plus spécifiquement, le détail
du sous-uvre requis sous le pilier #26 du pont Jacques Cartier
n'est pas montré en nulle part. Pourtant, la coupe sur la
feuille 42 de 50 est bien pris à cette endroit.
A-t-on peur de dévoiler une condition très onéreuse
à structurer? Pourtant ceci représente un ouvrage
critique de génie structural!! |
.6 |
Aussi, à la feuille 41 de 50
dans la première coupe prise entre les rues Amherst et Papineau,
les bretelles du côté nord de la voie rapide (côté
Radio-Canada) ne sont pas indiquées, surtout entre Amherst
et Panet, où un grand mur de soutènement doit être
relocalisé à grand coût sur une distance de
150 mètres. |
|
7 - Y a-t-il d'autre études d'alternatives faites pour analyser
la question de l'achalandage sur la rue Notre-Dame sans recourir à
la solution de Modernisation du MTQ?
Puisque dans un projet d'insertion de voie rapide dans un milieu urbain,
il est difficile de combler toutes les contraintes qui peuvent s'y présenter,
peut être il faudrait avoir une autre vision sur la problématique
du transport urbain!!
Nous demandons au BAPE de commander une étude indépendante
considérant les alternatives suivantes comme palliatif pour diminuer
l'achalandage de la rue Notre-Dame ainsi que les autres artères
urbaines.
.1 |
Déplacement
Pendulaire du matin et soir
Diminuer la dépendance du transport automobile
pour les déplacements pendulaires en établissant une
véritable politique de transport pour la Grande Région
de Montréal et voir à l'incorporation d'un réseau
de transport collectif efficace sur l'ensemble du territoire urbain.
(Voir Transport
Urbain) |
.2 |
Transport de
Matières dangereuses
Éliminer les convoies routiers de transporteurs
pétrochimiques en utilisant les pipe-lines existants sous
le fleuve Saint-Laurent et en réouvrant les centres de distribution
pétrolière sur la rive sud. Apparemment les installations
de Esso à Varennes ont été démantelées. |
.3 |
Transport de
marchandise en provenance du port Éliminer
les convoies routiers de transporteurs de conteneurs en utilisant
davantage le réseau ferroviaire. (Systèmes fer-routiers). |
.4 |
Diminution
de la capacité des autoroutes actuelles
(au centre-ville)
Diminuer la facilité d'accessibilité
transitaire dans les quartiers affectés en gardant les nombres
de voies disponibles de l'autoroute Ville-Marie à six (6)
voies sous le Palais du Congrès. [Situation
actuelle de cette artère depuis plusieurs années.] |
.5 |
Optimisation
de l'efficacité de l'A-25 dans Mercier
Diminuer la facilité d'accessibilité transitaire dans
les quartiers affectés en éliminant les bretelles
de l'avenue Souligny et en restaurant une prédominance à
six (6) voies continues sur l'A-25. |
|
Présentement, la configuration de
l'échangeur Souligny diminue considérablement l'efficacité
de l'A-25 dans son axe nord-sud en obligeant les utilisateurs à
sortir à l'avenue Souligny. De plus, cet échangeur empêche
tout accès aux autres artères du secteur Est de l'île.
En effet, on doit emprunter les rues résidentielles
du quartier de Tétreaultville pour rejoindre les rues Sherbrooke
ou Notre-Dame. |
Lettre au Devoir
Le 08 octobre 2001
Les mythes des autoroutes urbains
Madame, Monsieur,
Permettez moi tout dabord, de féliciter M. Ferrandez pour son excellent article
relatif à linsertion forcée de lautoroute Est-Ouest dans les quartiers
centraux est de la Métropole.
Primo
Il est facile pour les critiques de ce mémoire de comparer le « West-Island »
au « East-Island » mais réalisons donc que lîle de Montréal
nest pas symétrique de part et dautre au Mont Royal (axe du boul. Saint
Laurent sur le côté Ouest jusqu'à lautre côté de Vaudreuil-Soulanges),
on retrouve léconomie canadienne (Ontario et le Mid-Ouest des États Unis),
pôle dattraction déchange économique puissante de que ce quon
peut retrouver de lautre côté de Lanaudière sur la rive Nord. En
effet les vrais axes économiques vers lEst de Montréal se trouvent sur
le Rive-Sud traversant la Montérégie vers lEst et le Sud Est (États
de la Nouvelle Angleterre). Donc le véritable axe Est-Ouest de développement
du Québec traverse le fleuve Saint Laurent à Montréal.
Secundo
Les autoroutes urbaines ne sont pas des engins de développement économique dans
les quartiers urbains quelles traversent. Regardez leffet de Décarie dans
Notre-Dame de Grâce ou Ville Marie dans Saint-Henri. Les exemples sont nombreux dans
les quartiers pauvres de la plupart des villes de lOccident. Ce sont plutôt des
exemples destructifs de ruines urbaines qui amènent laffluence et la priorisation
de lautomobile dans les milieux habités de la ville.
Tercio
Les mythes du débit de la circulation
Depuis le début de l'exercice, le MTQ et ses spécialistes projettent et simulent
des chiffres et des |
statistiques de prévision pour l'achalandage envisagé sur cette nouvelle infrastructure.
Regardons ces prévisions en se comparant à une infrastructure semblable dans
l'ouest de l'Île de Montréal.
Enfin prenons l'exemple de l'autoroute Décarie à la hauteur de la rue Plamondon
dans Côte des Neiges et comparons celle-ci à la voie rapide Notre-Dame à
la hauteur du tunnel Morgan dans Maisonneuve, les deux étant à distance égale
du centre-ville et desservant des besoins et des bassins de population semblables.
.1 |
Le 4 juillet 1967, le débit de circulation enregistré
sur l'autoroute Décarie (temporairement à 4 voies pour l'Expo 67') était
de 104 000 véhicules. |
.2 |
En 1975 le débit journalier sur cette autoroute
est 130 000 véhicules par jour. Un grand débordement fut enregistré
sur les rues avoisinantes qui a nécessité la mise en place de l'autoroute
13 afin de soulager un peu cette pression. |
.3 |
Après quelques années de relâche,
dû à la présence de l'A-13, l'achalandage fut diminué. Cependant
en 1985 ce débit remonta à 140,000 v.p.j., pour atteindre 160 000 v.p.j.
en 1987. |
Donc après 8 ans d'exploitation de la voie rapide Notre-Dame, faut-il prévoir
une autre infrastructure majeure, tel le pont vers la Rive-Sud pour encore soulager la Notre-Dame???
Enfin, n'y existe-il pas des centaines d'études démontrant que l'arrivée
de nouvelles autoroutes induisent plus de circulation dans un secteur visé contre l'amélioration
anticipée ?
De plus, si la théorie d'amélioration de fluidité pour diminuer la congestion
est la seule solution de rechange pour le MTQ, pourquoi ne marche-t-elle pas dans les cas
des autoroutes Métropolitaine et Décarie ainsi que toutes autres autoroutes
urbaines.
Veuillez agréer nos sentiments les plus respectueux,
LE GRUHM |
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